Disney+ et HBO ajustent leurs plans

L’arrivée des services de streaming par abonnement avait plutôt secoué le monde du cinéma, et chacun allait de sa prédiction sur la mort présumée des salles obscures, mais la pandémie en cours a poussé encore plus loin les interrogations. Il ne peut être nié que le virus fait mal au cinéma : de nombreuses salles à travers le monde sont fermées, et les productions sont donc en attente. Warner a été le premier à faire un pas vers un nouveau système, proche d’être fatal au cinéma. Leurs films sortent désormais en simultané au cinéma et sur leur plateforme de streaming HBO Max, du moins aux Etats-Unis.

Le précédent est dangereux, mais Disney+ semble suivre les mêmes pas, à une différence près. Black Widow a été repoussé et sortira en juillet au cinéma et sur Disney+, à condition de payer un accès premium pour y accéder. Disney n’abandonne donc pas totalement les salles obscures. Cruella, le film dérivé des 101 dalmatiens, aura le droit au même traitement pour une sortie fin mai. Enfin, le prochain Pixar, Luca sortira sur Disney+ mais sans accès premium. Pour le moment, les autres films de Disney sont toujours prévus au cinéma bien que repoussés (Free Guy, Shang-Chi, The King’s Man…).

Pourtant, devant le succès mitigé de Wonder Woman 84, Warner ajuste sa stratégie. Un accord a été conclu avec une chaine de cinéma anglo-américaine, Cineworld. En 2022, leurs films seront proposés dans les salles en avant-première. Cependant, le délai est assez ridicule : 45 jours après la sortie ciné, le film arrivera sur HBO Max. Ce choix de diffusion est d’ailleurs déjà utilisé par Paramount notamment dont les films arrivent sur Paramount+ 45 jours après la sortie ciné.

Est-ce la mort du cinéma ? Probablement pas, ce ne sont que des solutions testées par les gros producteurs de film : leur objectif étant de faire de l’agent, si l’ancien modèle de diffusion rapportait plus, ils reviendront en arrière. Et surtout, pour l’instant, le modèle français est sauvegardé, et ce genre de sortie simultanée ou à 45 jours d’écart est interdit. Cependant, si ce nouveau modèle est maintenu, pas sûr que la France tienne longtemps face à la pression du cinéma Hollywoodien. La limite entre films et téléfilms commence à être de plus en plus floue, et les deux systèmes seront de toute manière amenés à cohabiter à l’avenir. Affaire à suivre…