Pour cette table ronde sur la relation entre fantasy et politique dans le cadre des Utopiales, trois autrices de fantasy étaient présentes : Jo Walton (Morwenna, Le Subtil Changement, Mes vrais enfants), Delia Sherman (Through a Brazen Mirror, The Porcelain Dove, Le Labyrinthe vers la liberté) et Ellen Kushner (Thomas le Rimeur, À la pointe de l’épée). Je n’avais pas prévu de prendre de notes à l’origine, mais la discussion m’a intéressé et j’ai fini par écrire quelques éléments que je vous partage La réponse du titre semble cependant assez évidente, et bien entendu, les autrices ont répondu que oui. Pour la blague, Kushner donne notamment l’exemple de Trump qui serait considéré comme un roi en fantasy.
En revanche, le modérateur leur a demandé la définition de fantasy, et les réponses étaient plutôt intéressantes. Selon Sherman, c’est un terme purement marketing pour classer un certain type de livre. Les siens mélangent imaginaire et réel sans magie, pourtant ils sont considérés comme de la fantasy, sans vraiment qu’elle ne sache pourquoi. Pour Kushner, un livre de fantasy rend réelle la magie à laquelle les gens croyaient auparavant. Quant à Walton, elle compare la fantasy à la mythologie et aux religions. Pour elle, c’est les histoires que les gens racontent depuis toujours.
Il y eu une autre définition, celle d’un mot que je ne connaissais pas (et je ne crois pas avoir été le seul) : numinous, ou numineux en français. Il s’agit du sentiment que la barrière entre les mondes devient plus fine. Finalement, ça se prête bien à la fantasy, dont la limite entre le spirituel, la magie et le réel est plutôt floue.
Pour finir sur une note plutôt bien trouvée, Walton nous explique que la fantasy ne dit pas aux enfants que les dragons existent, mais plutôt qu’ils peuvent être battus. Pour écouter la conférence : https://www.actusf.com/detail-d-un-article/utopiales-2019-la-fantasy-peut-elle-apporter-un-nouveau-regard-politique