Ces derniers jours, deux aperçus d’adaptations ont pointé le bout de leur nez. Chacune dans un genre différent, dont le résultat risque malheureusement de ne pas être à la hauteur. Cowboy Bebop, comme d’autres mangas, va avoir le droit à sa version live sur Netflix. Pour tenter de rassurer les fans, le générique de début a été montré, reprenant séquence par séquence celui de l’animé de Shin’ichirō Watanabe.
La seconde est Sandman, l’adaptation live du célèbre comics de Neil Gaiman. La bande annonce reprend beaucoup de plans du premier numéro. Là encore, le fan retrouve devant ses yeux quelque chose de visuellement proche des pages de BD.
Du coup, se pose la question du travail d’adaptation. Elle existe depuis toujours. Il s’agit d’un équilibre fragile entre l’interprétation de l’œuvre originale, son appropriation et sa fidélité. Mais ces trois adaptations ne doivent pas être prises pour ce qu’elles ne sont pas : il s’agit de produits. Le but est d’attirer le fan des œuvres originales, mais surtout ceux qui en ont entendu parler, et qui vont trouver là un bon moyen de les découvrir.
Il s’agit probablement de la tendance d’une époque, que je ne peux m’empêcher de comparer aux adaptations de comics de super-héros. Avant, une adaptation essayait vraiment d’offrir une proposition artistique : les Batman de Burton ou Nolan, les Spider-Man de Raimi ou même les X-Men de Singer. La peur du ridicule des producteurs faisait qu’on devait avoir un film qui tienne la route.
Puis Marvel Studios est arrivé, avec une volonté de copier le comics à l’écran. Et ça a marché, et ça cartonne encore aujourd’hui. L’adaptation est devenue feignante, et on essaie de coller le plus possible au matériau d’origine. Comme ça marche, beaucoup y voit là une opportunité. C’est du travail facile, même si ce qu’a construit Marvel nécessite un gros travail d’uniformité, et beaucoup de moyens.
L’autre aspect est la VOD par abonnement. Ces deux adaptations sortent sur Netflix. Si tu es abonné, que tu entends parler d’un anime/comics, que tu vois que tu as accès à une adaptation, ça ne coûte rien de tenter l’aventure. C’est du contenu facile à produire, et qui a de fortes chances d’être vu. Pourquoi alors se casser la tête ? Tant que ça n’empêche des adaptations audacieuses comme Dune de sortir au cinéma…